Strasbourg le 19 mars 2011

J'ai également eu l'immense chance d'assister à cette représentation pour laquelle j'étais placée au tout premier rang, au milieu. Autant dire que j'avais une vue imprenable sur toute la scène. Cela m'a bien changé de l'année dernière, où j'étais placée dans les gradins ( mais où je voyais quand même très bien ). C'était donc la 2ème fois que je voyais le spectacle en live.

Tout a déjà été dit ( ou presque ) alors plutôt que de faire un compte-rendu détaillé, je vais plutôt vous dire ce que je retiendrai de cette représentation et excusez-moi par avance si cela est long.

Je retiendrai l'ouverture du rideau sur cette ambiance rougeâtre avec cette musique qui m'avait déjà profondément marquée l'année passée. C'est là où on se dit " ça y est, on y est ! ". Je retiendrai ma découverte des nouveaux arrangements musicaux qui ne m'ont pas déçue mais ravie. Je retiendrai l'arrivée de Merwan sur scène, à la fois attendue et inattendue : attendue parce que je connaissais la manière dont il ferait son entrée et inattendue de le voir surgir de cette trappe en étant si proche. Je retiendrai la première fois où j'ai vu Marjolaine - mon coup de coeur - sur scène. Je retiendrai l'entrée de Mélissa sur scène : ce tableau est l'un de mes préférés et même en voulant regarder Marjolaine ou la découverte d'Aloysia par Mozart, je n'ai pu détacher mes yeux de Mélissa, rejointe par les danseuses, extrêmement belles. Je retiendrai le " plaît-il ? " de Constance au piano, moment que j'adore, et le regard de Mozart posé sur Constance qui s'éloigne et qui nous fait nous dire que " oui, Mozart sera à elle ". Je retiendrai l'arrivée de Marjolaine en Princesse d'Orange - comme elle était belle ! - et ses tirades en alsacien, à mourir de rire. Mais aussi le sourire de Mikele sur les lèvres duquel on pouvait lire " je comprends pas ". Comme s'il cherchait de l'aide dans le public pour comprendre. Je retiendrai le dialogue Constance-Aloysia, juste avant Six pieds sous terre, dialogue que je connais par coeur et que j'adore. Je retiendrai Six pieds sous terre, l'un de mes tableaux préférés, aux couleurs bleutées, violacées, teintées de rose. Je retiendrai Massimiliano qui fait tomber Tamara. Je retiendrai la puissance vocale de Solal sur J'accuse mon père, qui contraste avec le duo Mikele-Merwan au devant de la scène et qui m'a fait me dire " whouahhhh !!!! ". Je retiendrai le " rideau " de pluie de Tatoue-moi qui m'avait beaucoup marquée la première fois et je l'ai été d'autant plus en le voyant d'aussi près. Je retiendrai la scène de la mort d'Anna-Maria, déchirante. Je retiendrai la scène de La mascarade que j'ai, hélas, découvert sur le tard et où tout y est parfait : la chorégraphie qui est l'une de mes préférées, la souffrance de Mikele-Mozart qui ne font qu'un, les taquineries de Massimiliano majestueux, la musique entraînante et entêtante.... Je retiendrai la souffrance de Mozart face au rejet d'Aloysia, un véritable crève-coeur pour nous spectateur ! Je retiendrai toute la peine exprimée par Mikele sur Je dors sur des roses, ainsi que le duo Mikele-Tamara : la grâce de la danseuse en adéquation avec la performance du comédien-chanteur.

Je retiendrai l'arrivée de Florent sur scène qui m'a, quelque peu, chamboulée. Je retiendrai la scène extrêmement drôle qui suit où je ne savais plus où regarder : entre l'élégant Salieri, le léger Joseph II et le drôlissime Rosenberg ! Je retiendrai les taquineries entre Josépha et Sophie, juste avant l'excellente prouesse des danseurs qui accompagnent Diane sur Si je défaille - ah, ces danseurs ! Je retiendrai le slow dansé par Marjolaine avec un balai : hilarant ! Je retiendrai la " prise " de Massimiliano sur Salieri au tout début du Bien qui fait mal, mon moment préféré de l'année dernière et que j'attendais avec impatience. Je retiendrai le tableau du Bien qui fait mal, sans doute mon tableau préféré, tout en noirceaur, en souffrance.... Je retiendrai le duo complice Florent-Yamin, notamment lors de la scène la plus drôle où Yamin nous a honorés de quelques pas de danse avant de nous régaler, avec Florent, de délicieux jeux de mots : une scène d'anthologie ! Je retiendrai la petite danse de Marjolaine sur Les solos sous les draps , totalement décalée et contemporaine. Je retiendrai l'arrivée de Valery en photographe. Je retiendrai la prouesse unique de Florent sur L'assasymphonie. Je retiendrai la descente de Florent dans le public et son retour sur scène par les escaliers : étant placée entre les deux escaliers, j'avais une excellente vue sur sa descente et sa montée. Je retiendrai le" on se reverra " : les gestes, les mouvements, la voix de Florent, absolument tout m'a touché : la scène la plus touchante, ce tout petit moment qui montre que Salieri souffre tout autant que Mozart et pour lui. Je retiendrai l'envol-la mort de Mozart, que j'attendais depuis longtemps. Je retiendrai Florent à la guitare, qui entraîne tout le monde pour L'assasymphonie et qui me rappelle que c'est lui qui m'a donné envie de découvrir le spectacle et tout ce qui l'entoure.

Je retiendrai la majesté des danseurs et la complexité des chorégraphies, tout en élégance, en rythme et en cohésion. Je retiendrai Massimiliano, mon coup de coeur chez les danseurs. Je retiendrai ma découverte de Mikele dont aucun mot n'arriverait à retranscrire mon ressenti et mon souffle coupé. Je retiendrai ses regards qui me donnaient envie de me faire toute petite et qui me transmettaient toute sa souffrance, au point que j'avais l'impression de souffrir avec lui. Je retiendrai les petits couacs sans gravité qui ont rendu cette représentation d'autant plus unique et vivante. Je retiendrai l'émotion décuplée par le simple fait de se trouver si proche de la scène, si près d'eux, d'y discerner leurs visages et toute leur palette de sentiments.
En enfin, je retiendrai leurs sourires, leur générosité, leur disponibilité, leur partage, leur bonheur d'être sur scène .....

Mais ces deux heures magiques ne résument en rien ces deux années d'aventures que j'ai aimées partager avec eux et j'en retiendrai bien plus. Cette aventure collective va se transformer en aventures individuelles et je prendrai énormément de plaisir à suivre chacune d'elles.

Un petit mot sur les dédicaces : je m'y étais risquée l'année dernière et étais rentrée bredouille et médusée devant le comportement de certaines personnes. Cette année, j'ai préféré observer de loin mais mon ami a tout de même pu m'avoir un autographe de Florent et j'en suis très heureuse. Les deux pages vierges du programme de l'année dernière ne le sont plus !

Voilà, c'était la dernière fois que je les voyais tous sur scène. Alors pour tous ceux qui s'apprêtent à les voir encore une, deux fois ou plus, profitez jusqu'à la dernière seconde et, même si cela est impossible, essayez de capter le moindre détail, d'avoir les yeux partout, de ne pas en perdre une miette, parce que l'on s'aperçoit bien trop tôt que c'est fini et bien trop tard de l'impact de ce spectacle sur nos vies.